"Connais-toi toi-même" Socrate

Sources et influences

Où je cite des phrases, des textes, des auteurs, des personnes, dont j'ai un jour croisé la route au cours de mes explorations, et qui, par leur impact, ont bouleversé mon être, et le cours de ma vie... Pour le meilleur, ou pour le pire !


Les trois tamis

Un jour, quelqu'un vint voir Socrate et lui dit :

- Ecoute, Socrate, il faut que je te raconte comment ton ami s'est conduit.

- Arrête ! interrompit l'homme sage. As-tu passé ce que tu as à me dire à travers les trois tamis ?

- Trois tamis ? dit l'autre, rempli d'étonnement.

- Oui, mon bon ami : trois tamis. Examinons si ce que tu as à me dire peut passer par les trois tamis. Le premier est celui de la vérité. As-tu contrôlé si tout ce que tu veux me raconter est vrai ?

- Non, je l'ai entendu raconter et...

- Bien, bien. Mais assurément tu l'as fait passer à travers le deuxième tamis. C'est celui de la bonté. Ce que tu veux me raconter, si ce n'est pas tout à fait vrai, est-ce au moins quelque chose de bon ?

Hésitant, l'autre répondit :

- Non, ce n'est pas quelque chose de bon, au contraire...

- Hum ! dit le Sage, essayons de nous servir du troisième tamis, et voyons s'il est utile de me raconter ce que tu as envie de me dire...

- Utile ? Pas précisément...

- Eh bien ! dit Socrate en souriant, si ce que tu as à me dire n'est ni vrai, ni bon, ni utile, je préfère ne pas le savoir, et quant à toi, je te conseille de l'oublier...

Apologue Grec


04/08/2010
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"Tu seras un Homme, mon fils"




Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie

et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
sans un geste et sans soupir

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
et te sentant haï sans haïr à ton tour
pourtant lutter et te défendre

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
travesties par des gueux pour exciter des sots,
et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles,
sans mentir toi-même d'un mot

Si tu peux rester digne en étant populaire,
si tu peux rester peuple en conseillant les Rois,
et si tu peux aimer tous tes amis en frères
sans qu'aucun d'eux ne soit tout pour toi

Si tu sais méditer, observer et connaître
sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
penser, sans n'être qu'un penseur,

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
si tu peux être brave et jamais imprudent,
si tu peux être bon, si tu sais être sage,
sans être moral ni pédant

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
si tu peux conserver ton courage et ta tête
quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, Les Dieux, la Chance et la Victoire
seront à tout jamais tes esclaves soumis,
et, ce qui vaut bien mieux que les Rois ou la Gloire,
Tu seras un Homme, mon fils.


Rudyard Kipling


07/09/2009
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"Mais, alors, à ce compte-là... qu'est-ce qui reste ?"

(Le père) - Maintenant, il ne s'agit plus que de t'arranger de façon à ne pas être malheureux... parce que, tu sais, quand on est malheureux, on ne fait le bonheur de personne !... mais sacré bon Dieu de fichtre... on ne peut donc entrer nulle part... on ne peut donc laisser parler personne sans découvrir un coin de chagrin, de tristesse ou d'ennui ?...
[...]
(Le fils) - Tout ça... oui, tout ça, c'est parce que tu es très égoïste !
(Le père) - ... Si tu ne fais jamais d'autres découvertes !
(Le fils) - Tu l'avoues ?... Tu es égoïste ?
(Le père) - Ben, naturellement... comme toi !
(Le fils) - Moi ?... Mais je ne suis pas égoïste, moi !
[...]
(Le père) - Patience !... Ça viendra... heureusement !
(Le fils) - Heureusement ? Tu ne te trouves pas seul dans la vie ?
(Le père) - Bien sûr que si, je suis seul !
(Le fils) - Ah ! Tu vois !...
(Le père) - Oui... je suis seul, comme toi !...
(Le fils) - Moi ? Mais je ne suis pas seul !
(Le père) - Allons donc ! [...] Crois-moi, va... tout homme est seul au monde !...
(Le fils) - Oh ! Voyons !...
(Le père) - Mais quoi... ce n'est pas triste  !... Ce qui est triste, c'est d'être entouré de gens qui vous embêtent !... On est très bien tout seul, je te jure !...
[...]
(Le fils) - Ah ! Ça... mais tu es donc heureux ?
(Le père) - Mais oui.
(Le fils) - Vraiment ?
(Le père) - Mais oui.
[...]
(Le fils) - Et tu ne crois à rien ?
(Le père) - A rien du tout.
[...]
(le fils) - Tu ne crois pas à la justice ?
(Le père) - Non.
(Le fils) - Et l'amour, qu'est-ce que tu en penses ?
(Le père) - Les femmes ?
(Le fils) - Enfin, l'amour !
(Le père) - Oui... mais l'amour, malheureusement, pour nous, c'est les femmes...
[...]
(Le fils) - Et tu ne crois pas à la famille, non plus ?
(Le père) - Non... Je crois qu'on peut s'aimer malgré qu'on soit de la même famille... mais c'est tout !
[...]
(Le fils) - Mais, alors, à ce compte-là... qu'est-ce qui reste ?
(Le père) - Les amis.
(Le fils) - Ah !
(Le père) - Oui, les amis... Il ne faut pas en avoir besoin... mais ce n'est pas mal...
(Le fils) - Tu es désolant...
(Le père) - Mais non !... Ne vis donc pas d'illusions ! C'est ça qui est bête... La réalité, quelle qu'elle soit, est bien plus belle que l'illusion !

[...]
(Le fils) - Quoi ? Dis ?
(Le père) - Non... ce n'est pas la peine... l'expérience des autres ne sert à personne !... Si tu savais comme on a besoin de peu de choses pour être heureux ! [...] Dire que j'ai été comme toi... et que tu seras comme moi... Mon père avait raison !... Et comme je voudrais pouvoir te donner, comme il me l'avait donné lui-même, la confiance sans limite que l'on doit à la vie ! 


Extrait de "Mon père avait raison"
Sacha Guitry



06/09/2009
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